Les produits recyclés gagnent du terrain auprès des entreprises alimentaires APAC désireuses de maximiser le potentiel de transformation

FNA DEEP DIVE : ALIMENTS ET BOISSONS RECYCLÉS

06-juin-2023 - Dernière mise à jour le 06-juin-2023 à 02:00 GMT

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Bien que les entreprises qui créent des aliments et des boissons recyclés existent depuis plusieurs années, le recyclage en général a tendance à être davantage considéré comme une « réflexion après coup » à des fins de durabilité. Mais aujourd'hui, alors que la valeur de l'efficacité de la transformation est plus élevée que jamais, elle apparaît comme une stratégie de plus en plus viable pour aider les entreprises à maximiser le potentiel de transformation.

Selon KosmodeHealth de Singapour, spécialisée dans l'utilisation de grains d'orge épuisés pour fabriquer divers produits alimentaires, le secteur de l'upcycling a de la valeur même au-delà des avantages en termes d'efficacité et de durabilité, car il existe également des avantages pour la santé et la nutrition.

"En utilisant l'orge comme exemple, les grains d'orge épuisés sont ce qui reste et sont considérés comme des déchets alimentaires après la production de bière ou de boissons maltées telles que Milo - et ceux-ci contiennent en fait encore plus de protéines et de fibres que les grains d'orge non dépensés d'origine", KosmodeHealth La co-fondatrice et PDG Florence Leong a déclaré à FoodNavigator-Asia.

"Tout est une question de ratio, car dans la production de bière ou de Milo, ils enlèvent l'amidon car c'est ce qu'ils sont intéressés à faire fermenter pour fabriquer leurs produits - les grains épuisés sont laissés pour compte, et ceux-ci sont enrichis en fibres et protéines, que nous pouvons ensuite extraire pour fabriquer de nouveaux produits alimentaires. »

L'entreprise travaille avec des entreprises telles que Nestlé et Asia Pacific Breweries Singapore (propriétaire de la marque Heineken et Tiger) pour collecter les grains d'orge usés pour les recycler dans leur marque de nouilles à réponse glycémique zéro W0W et sans amidon - et cela aide à son tour ces entreprises à maximiser l'efficacité de leurs procédés car leurs déchets sont ainsi réduits.

"Il y a beaucoup de discussions et d'inquiétudes sur la façon de fournir plus de nutrition à la population mondiale sans alourdir davantage la planète, et l'upcycling est une bonne stratégie pour remettre plus de protéines et de fibres dans l'approvisionnement alimentaire", a ajouté Leong.

"Dans l'APAC, l'accent est désormais davantage mis sur cette valorisation en produits alimentaires destinés à la consommation humaine, et non en aliments pour animaux ou en engrais - nous pensons qu'il est nécessaire de vraiment maximiser la valeur des flux de transformation des aliments actuels, et la nutrition humaine est vraiment la plus grande valeur de toutes dans ce cas.​

"De nombreux aliments de base dans cette région sont riches en glucides et en amidon, du riz aux nouilles en passant par le pain, et en même temps, l'un des plus gros problèmes de santé ici est le diabète, mais il n'est pas réaliste de s'attendre à ce que tous les consommateurs retirent les aliments de base. de leur régime alimentaire, la meilleure façon est donc d'améliorer ces aliments de base.​

"Nous avons obtenu les bonnes nouilles, et maintenant nous travaillons également sur le pain et le riz, et une fois que nous aurons tout cela, cela signifiera essentiellement éliminer une grande partie de l'amidon des aliments de base dans cette région, ce qui signifie aider les deux nutrition humaine et santé publique.

Regardez la vidéo ci-dessous pour en savoir plus :

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Venant de l'autre bout de l'équation, la société de fruits et légumes recyclés Confetti Snacks croit fermement que le grignotage est actuellement la voie à suivre pour développer l'industrie du recyclage dans l'espace des aliments et des boissons, en particulier avec la jeune génération de consommateurs qui se concentre davantage sur ces produits axés sur la durabilité.

"Il y a plus de pression pour les produits axés sur la durabilité [tels que les aliments recyclés] sur les marchés étrangers tels que les États-Unis, car ici [en APAC] les gens ne sont pas aussi conscients, ou s'ils ne le sont peut-être pas aussi disposés à ou vous n'avez pas les moyens de dépenser un peu plus pour ce type de produits », nous a déclaré Jiyin Low, porte-parole du développement commercial et des médias de Confetti Snacks.

"Mais avec plus de temps et d'éducation, la jeune génération [de consommateurs] en particulier est plus consciente et nous espérons qu'avec ces consommateurs entrant sur le marché du travail et ayant un pouvoir d'achat, ils seront les déménageurs et les secoueurs [et les collations] séduiront vraiment ce groupe.​

"Donc, bien qu'il y ait certainement l'espoir que les aliments recyclés passent d'une niche à une percée dans le courant dominant, cela n'arrivera probablement pas si tôt - cinq ans, c'est un peu un coup de pouce ici en APAC, peut-être que cela peut être fait dans 10 ans environ."​

Le secteur des collations présente également l'avantage supplémentaire de pouvoir utiliser plusieurs flux de déchets alimentaires au lieu de se concentrer uniquement sur certains, tant que le goût et le format de ceux-ci plaisent aux consommateurs.

"En termes de développement de produits, nous avons commencé avec des chips de champignons et de légumes, et nous pensions que les légumes étaient la voie à suivre. Mais cette année, nous avons commencé avec des chips de mandarine, et cela a été assez révélateur de voir les réactions des gens. non seulement aux légumes, mais aussi aux fruits », a-t-elle ajouté.

"Ainsi, bien que lorsque nous avons commencé à nous concentrer uniquement sur le recyclage des légumes, nous réalisons maintenant qu'il existe en fait d'autres choses que nous pouvons utiliser pour réduire le gaspillage alimentaire, comme les fruits, nous envisageons donc de fabriquer prochainement toute une gamme de chips de fruits."​

Confetti Snacks n'est pas la seule entreprise à avoir un œil sur le recyclage des fruits, le poids lourd du secteur Dole ayant créé une branche dédiée au sein de l'entreprise pour se concentrer sur le recyclage de ses déchets de fruits en 2021.

Dole utilise encore une autre approche différente de l'upcycling, en se concentrant non pas tant sur la création d'aliments à partir de catégories spécifiques, mais plutôt sur l'utilisation des déchets générés par ses grandes conserves de fruits, jus, collations et autres activités.

« L'objectif principal de l'entreprise spécialisée Dole Specialty Ingredients est de se concentrer spécifiquement sur le recyclage et la réutilisation des déchets en produits de grande valeur », a déclaré Wei Tze Ooi, directeur général de Dole Specialty Ingredients.

« La recherche et le développement sont essentiels, car de nouvelles technologies devaient être développées pour les ingrédients de spécialité, comme la technologie d'extraction enzymatique, qui est différente de la technologie de fabrication que Dole utilisait depuis le début.

« Nous cherchons à réutiliser plusieurs flux secondaires alimentaires, notamment les pelures, les graines, les feuilles, le marc, les tiges et d'autres parties des bananes, des ananas et des papayes qui sont cultivés dans les installations de Dole aux Philippines, ainsi que des fruits rejetés en raison de facteurs tels que imperfection."​

Les principaux produits issus de cette installation sont des ingrédients tels que des enzymes, des extraits de fruits, des huiles de graines, des fibres et plus encore, que Dole prévoit d'utiliser non seulement pour des applications alimentaires et de boissons, mais également dans des produits pharmaceutiques, nutraceutiques, cosméceutiques et plus encore.

Outre les fruits, le soja est également devenu un ingrédient de plus en plus populaire dans le secteur du surcyclage, en particulier l'okara (déchets de soja).

"Les déchets de soja (okara) générés chaque année dans le monde sont d'environ 10 millions de tonnes, et ils sont utilisés comme aliments pour animaux ou jetés et brûlés comme déchets, dont la plupart sont produits par des pays asiatiques, dont le Japon, la Corée, la Chine et Singapour", Soilabs Le PDG, le Dr Mauro Catellani, nous l'a dit.

"L'okara a une teneur très élevée en protéines, fibres, vitamines, phytonutriments et minéraux, mais l'okara brut est riche en fibres insolubles (50 %) en raison des résidus laissés après le filtrage de la bouillie de soja en lait de soja, ce qui le rend indigeste pour nous avec un texture et goût peu appétissants - bien qu'avec la bonne technologie, il s'agisse en fait d'un ingrédient très approprié pour fabriquer des aliments propres à faible teneur en graisses saturées, à haute teneur en protéines et en fibres.​

« L'industrie du tofu produit environ 800 000 tonnes d'okara au Japon, environ 310 000 tonnes en Corée et environ 2 800 000 tonnes d'okara en Chine chaque année - et bien que cela ait un impact environnemental important, cela crée également une opportunité importante pour la récupération des protéines et des nutriments.​

"Je pense que nous pourrions assister à une hausse des prix des aliments "traditionnels" tels que la viande, le poisson et le fromage, à tel point que les "nouveaux aliments" issus de sources recyclées deviendront à leur tour les produits les plus compétitifs de l'industrie.​

"Même si ce n'est pas bon marché, c'est une tendance qui pousserait le marché à accepter ces nouveaux produits, car les prix des aliments "traditionnels" sont susceptibles d'augmenter tellement qu'ils deviennent des produits d'élite et haut de gamme."​

Non seulement les aliments, mais aussi divers types de boissons sont fabriqués à partir d'ingrédients recyclés en APAC, cette diversification des catégories au sein du secteur signifiant une maturation lente mais régulière de ce marché.

L'une de ces entreprises de boissons est CRUST, qui produit à la fois des bières recyclées et d'autres boissons et exerce ses activités à Singapour et au Japon.

"Il existe un marché croissant pour les aliments et boissons recyclés à la fois à Singapour et dans la région APAC au sens large, [entraîné par] une augmentation des offres durables ainsi que des entreprises plus grandes et mieux établies qui se concentrent davantage sur la durabilité", a déclaré CRUST Group Head of Marketing Low dit Jia Yu.

"Le Japon est un marché très important dans ce domaine, car il y a plus de six millions de tonnes d'excédents alimentaires et agricoles produits chaque année, ce qui entraîne quelque 19 milliards de dollars de coûts d'élimination pertinents.

"Nous avons mené plusieurs projets pilotes au Japon, comme avec le conseil municipal de Kita Kyushu pour lancer une bière à la tomate brassée avec des surplus de tomates provenant de fermes de Kagome ; et l'eau pétillante CROP Amanatsu Honey qui est fabriquée à partir de surplus d'écorces d'orange Amanatsu.​

CROP est la marque de l'entreprise pour les boissons recyclées non alcoolisées, sa première entreprise en dehors de la catégorie de la bière.

"CROP a été créé afin de développer une boisson qui peut être consommée par tous, car parfois les événements ont des restrictions en matière d'alcool, donc les bières n'étaient pas autorisées", a-t-il ajouté.

"Nous croyons que les offres F&B durables devraient être accessibles à tous, c'est pourquoi nous avons décidé de nous aventurer dans les boissons non alcoolisées [pour atteindre plus de consommateurs].​

La catégorie des alcools est apparemment une bonne source d'ingrédients recyclés, Crafter's Gin de Croatie ayant également lancé une gamme de boissons zéro déchet Junibeer surnommées " Crafters re-crafted " par l'entreprise.

"Junibeer est fabriqué en recyclant les baies de genévrier que nous utilisons pour fabriquer notre gin et nous avons deux versions - une à 0% ABV qui est essentiellement une boisson gazeuse au genévrier; ainsi qu'une à 3,2% ABV qui est vraiment une bière,"​ Gloria Hallaste, spécialiste du marketing à l'exportation chez Crafter, nous l'a dit.

"Le goût est rafraîchissant et modérément sucré, ainsi qu'un profil gustatif unique caractéristique de la baie de genévrier, qui est douce-amère avec des notes boisées et une structure soyeuse."​

Malgré le vaste potentiel de l'upcycling, de nombreux défis entravent encore la généralisation de ces produits - avec le coût, la sensibilisation et la logistique en tête de liste.

"En Asie, ce sont les pays les plus riches qui ont une meilleure connaissance des produits recyclés, et des endroits comme Singapour, le Japon et la Corée du Sud ont plus d'opportunités", a déclaré Low.

"Mais pour le moment, si l'on se tourne vers l'Asie du Sud-Est, c'est un peu plus difficile - en regardant des marchés comme la Malaisie et l'Indonésie, de nombreux snacks y sont à un prix très bas et la conscience de la santé et de l'environnement est moindre, ce qui rend le recyclage moins prioritaire. pour les consommateurs.​

"Le principal obstacle à la généralisation est qu'il est très facile pour les gens de retourner simplement dans une allée de collations et de récupérer leurs Doritos et Lay's - mais l'espoir est que les préférences changeront avec la prochaine génération de consommateurs."

Même une grande entreprise comme Dole n'a pas encore complètement surmonté tous les contretemps qui en découlent, notamment en termes de logistique, ce qui fait de la nécessité d'une colocalisation étroite de son usine de valorisation avec son usine fruitière traditionnelle un besoin prioritaire, limitant son champ d'expansion.

« L'usine pilote a été située dans les installations de transformation existantes de Dole aux Philippines afin d'éliminer le besoin de transporter les flux secondaires de fruits sur de longues distances, et nous avons l'intention d'en faire la valeur par défaut pour toutes les autres usines », a ajouté Ooi.

« Le transport de déchets de fruits en grandes quantités à travers les pays serait difficile - Dans le cas de Dole, environ un million de tonnes (1 MT) de flux secondaires de fruits sont générés par an, ce qui équivaut à environ 50 000 conteneurs de 40 pieds.

"Non seulement l'exportation d'autant de déchets de fruits d'un pays à un autre entraînera des coûts logistiques élevés, mais le transport sur de longues distances affecterait également la qualité du flux secondaire de fruits, le rendant moins viable pour une utilisation ultérieure."

La chaîne d'approvisionnement de l'upcycling elle-même doit également être examinée attentivement avant que le secteur ne puisse vraiment se généraliser, selon Olivia Said, responsable du développement commercial de NutriV.

"L'un des défis qui peuvent avoir un impact sur un produit en entrant dans une catégorie grand public, a plus à voir avec l'offre que la demande, et c'est avec la chaîne d'approvisionnement", a-t-elle déclaré.

"La chaîne d'approvisionnement des produits recyclés peut avoir plus de flux et de reflux que les produits sur mesure, ce qui doit être géré avec soin car un élément important du processus de fabrication [est] d'assurer un approvisionnement constant en matériau recyclé, [en particulier lorsqu'ils traitent avec] les détaillants et s'assurent que les rayons sont remplis. »​

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